Union Internationale pour la Conservation de la Nature
En danger critique
Famille :Nothobranchiidae Genre :Callopanchax Espèce :monroviae
Descripteur :Roloff & Ladiges, 1972 Origine :Libéria Prononciation :monn-ro-vié Référence :FT nº1979-036 parue le 1er décembre 1979
Synonymes :Roloffia monroviae Signification :de Monrovia, capitale du Liberia
Populations connues :
Harbel, Harbel RL 82 - EP 82-65, Paynesville L 97, Paynesville L 97 Bleu, Paynesville L97 Rouge, Robersport
Description
Cal. monroviae est un poisson de forte taille : sa longueur atteint couramment 8 à 10 cm. La forme générale du corps rappelle celle de Fp. sjoestedti, mais les nageoires sont très différentes. Pour la souche rouge, la teinte de base du mâle est jaune-orange. Suivant l'éclairage cette teinte peut virer au jaune-vert. Les opercules, la partie inférieure de la tête et du corps, jusqu'au début des nageoires ventrales, sont d'un jaune orange beaucoup plus soutenu. La première partie du corps est recouverte de 5 à 6 lignes de points rouges. La deuxième moitié comporte des points rouges beaucoup plus espacés et disposés irrégulièrement. La lèvre inférieure semble très charnue car elle est soulignée d'un épais trait rouge qui se prolonge avec quelques interruptions, jusqu'au bout des nageoires pectorales. De la partie arrière de l'œil partent deux autres traits rouges qui forment un V sur l'opercule. L'œil, cerclé de jaune d'or est souligné sur le tiers supérieur d'un fin trait rouge. Les canaux renfermant les neuromastes, sur la partie supérieure de la tête, sont du même rouge et particulièrement visibles. La nageoire caudale est jaune-orange, transparente, ponctuée de quelques points rouges. La partie arrière est légèrement arrondie et ne présente aucun prolongement en forme de lyre. Le lobe supérieur est frangé d'une mince bande marginale jaune-orange brillant, soulignée d'une bande submarginale rouge vif assez étroite. Le lobe inférieur présente une bande marginale jaune orange vif, qui va en s'élargissant vers la partie postérieure de la caudale, de façon à former un triangle. Une bande submarginale rouge vif, plus large que celle du lobe supérieur, et parallèle à celle-ci, la délimite. La nageoire dorsale, jaune-orangé et tachée de rouge, est bordée d'un liseré bleuté, doublé d'un trait très fin rouge terne. Les deux ou trois premiers rayons sont noirs. L'anale, jaune-orangé transparent, présente quelques légères taches rouge terne irrégulièrement disposées. Les pectorales sont bordées d'un liseré jaune, les ventrales d'un liseré noir.
Les femelles sont plus petites que les mâles (environ 6,5 à 7 cm). De teinte générale brun-rouge, elles sont peu colorées.
Comportement
Le comportement intraspécifique est franchement mauvais. Les mâles sont très agressifs entre eux, ainsi que les femelles entre elles. La cohabitation en aquarium de 2 mâles adultes paraît impossible, car elle se solde presque toujours par la mort de l'un d'eux. Par contre, le comportement interspécifique est relativement bon et on peut laisser des Aphyosemion de taille modeste avec un couple de Cal. monroviae adultes dans un bac relativement grand. Je pense qu'il faut toutefois rester prudent, car bien qu'il semble ignorer les autres occupants, j'ai constaté des disparitions aussi complètes qu'inexplicables de quelques poissons de petite taille, avec lesquels il cohabitait.
Maintenance et élevage
Maintenance :
Température de l'eau : 24 °C ; pH : 6,5 ; dureté : 12° DH.
Comme ce poisson bouge peu, il est possible de maintenir quelque temps, ou de faire reproduire un couple dans un bac d'une dizaine de litres. Ils semblent extrêmement sensibles à toute modification des qualités chimiques de l'eau, car des maladies se déclenchent souvent à la suite d'un changement de milieu.
Ce poisson est un gros mangeur et il est plus rentable de le nourrir avec des vers de terre qu'avec des vers de vase ! La nourriture sèche est absorbée, mais sans joie, car il est toujours affamé !
Reproduction :
Œufs maintenus dans l'eau :
La ponte est obtenue aisément dans un bac d'une dizaine de litres, rempli d'eau identique à celle de l'aquarium de maintenance. Les œufs, d'environ 1 mm de diamètre, sont peu adhésifs et se déposent au fond, ou dans la tourbe filamenteuse. Une fois le couple enlevé, au bout d'une semaine, les œufs sont laissés dans l'eau. L'éclosion des premiers alevins a lieu au bout de 2 mois et se prolonge pendant environ 1 mois.
Œufs conservés à sec :
Il est possible de faire pondre ces poissons comme précédemment, mais dans un bac contenant une couche de tourbe pulpeuse. Après la ponte, la tourbe est recueillie et asséchée suivant la méthode classique. Pour éviter le moisisse ment des œufs, il est conseillé de tremper la tourbe dans l'eau additionnée d'Acriflavine. Premières naissances après deux mois. Les œufs en diapause peuvent naître après 4 mois.
Lieu de ponte :
Sur tourbe
Elevage des alevins :
Dès la naissance, nourrir avec des artémias. La croissance est extrêmement rapide. Ils sont sexués à 1 mois (environ 2 cm) et atteignent la taille adulte au bout de 4 à 5 mois. La durée de vie de ce poisson est relativement courte, 12 mois environ.
Chez ces alevins, l'agressivité se manifeste avant la sexuation (à partir de 10 jours environ commencent les premières parades d'intimidation). De la sexuation à l'âge adulte, les batailles sont incessantes. Il est préférable de maintenir plusieurs mâles jeunes dans un même bac, ce qui évite que le mêmes individus s'agressent continuellement.
Origine géographique
Le poisson a été découvert par l'aquariophile Charles Steiner, de Monrovia. Il le maintenait depuis plusieurs années en aquarium au moment de la visite de Roloff au Libéria, en Septembre 1971.
Ecologie : L'holotype a été pêché dans un marigot de forêt, à environ 40 km à l'ouest de Monrovia, au Liberia. Par la suite plusieurs importations de ce secteur ont été signalée. Citons GUIGNARD et SCHMITT (1976) qui en ont trouvé à 40 km de Robersport dans 4 canaux provenant d'une ferme voisine. "L'eau est toujours douce et acide, la profondeur est d'environ 50 cm, le fond est formé de limon dans lequel ne pousse aucune plante. Nous recueillons une femelle Pseudepiplatys annulatus et quelques jeunes cichlidés. Les berges sont immergées sous 2 à 5 cm d'eau et recouvertes de feuilles. En saisissant une poignée de feuilles, j'eus la surprise de voir s'en échapper des monroviae. Les spécimens sont très jeunes : de 1 à 2 mois maximum. Ils arriveront tout de même en bonne forme à Paris"
• J.H. HUBER. Revue Française d'Aquariologie 5 (1) 1978.
• A.M. SCHMITT. Killi-Revue 5 (1): 7-11, 1978.
• J.P. VANDERSMISSEN. Fiche Technique de l'A.K.F.B., 5, (2) p.69-70 (1977).
• C. CAUVET. Les Callopanchax ou Roloffia annuels, Killi Revue n° 6 nov/déc. 2005.
Génétique
Données méristiques: D = 14-17 ; A = 17-19 ; D/A = +2 ; LL = 33-35. Position systématique: Monroviae appartient par la morphologie, la biologie et le caryotype au genre Callopanchax qui comprend en outre toddi (Clausen, 1966) et occidentalis (Clausen, 1966). Ce genre doit être appelé Callopanchax mais on rencontre parfois l'appelation
Conclusion
Poisson de taille supérieur à la moyenne des Aphyosemion, ce qui peut poser des problèmes de maintenance. Semble trop sensible aux variations du milieu et trop sensible envers ses semblables pour être conseillé à un débutant
AUTEUR : B. MAUREL
Cet article est un extrait d'une parution de "Zoological Journal of the Linnean Society (1986) 87 : 215-234 par R. Romand.
En 2021, A. schmitti est classé dans le genre Scriptaphyosemion