Qui ne connaît pas Fundulopanchax amieti, killi décrit par Radda en 1976 et dédié au professeur Amiet. Jean-Louis Amiet nous a quittés le 06 juin 2023 à Nyons (Drôme) à l’age de 87 ans.
Après des études secondaires à Lyon et Boulogne-sur-Mer, puis supérieures à Lille, il passe sa thèse en 1963 avec mention TB et major au certificat de Zoologie. En 1966 il est missionné comme chargé d’enseignement de Zoologie à la Faculté des Sciences de Yaoundé jusqu’en 1995 après 29 ans d’exercice. En 1996 il part en retraite à Nyons, Drôme. Et c’est pendant cette période de retraite que j’ai eu le plaisir et l’honneur de le rencontrer. Il y a une vingtaine d’années, Patrice Lambert nous a proposé (à Romuald Auvrignon et à moi) d’aller le rencontrer, chez lui à Nyons, au pays des olives. Ce que nous avons accepté avec grand plaisir. J’ai donc eu l’honneur et le grand plaisir de rencontrer ce Monsieur, que je connaissais que de nom bien évidemment, car à l’époque je m’intéressais plus particulièrement aux Fundulopanchax dont amieti que j’ai élevé. Mais aussi aux grenouilles. Et j’ai découvert quelqu’un de très simple, chaleureux, passionné, et heureux de partager ses passions.
Première découverte en arrivant : sur les murs de son bureau, des étagères sur lesquelles trônaient des bocaux remplis de grenouilles en alcool, des boîtes remplies de coléoptères, de papillons et divers insectes. Et une collection d’enregistrements de chants de grenouilles. Ce qui m’a le plus impressionné, c’est la facilité avec laquelle il distinguait chaque espèce de grenouille dans une mare infestée de batraciens, à partir de leurs chants respectifs. Impressionnant, quelle oreille ! Comme il est écrit en préambule de son 2ème tome de la faune du Cameroun, Jean-Louis Amiet s’est consacré à l’étude de la riche faune du Cameroun. Il a sillonné le pays en tous sens, en quête d’amphibiens qui représentaient son principal domaine de recherche. Il a ainsi découvert à l’occasion de plus de 1000 sorties nocturnes plusieurs dizaines d’espèces de crapauds, grenouilles et rainettes restée inconnues jusque là. Pour mieux occuper les longues journées passées dans la forêt équatoriale où il pratiquait le camping solitaire, Jean-Louis Amiet a étendu ses investigations aux papillons et aux killies. Mais finalement nous n’aurons pas beaucoup discuté de killies. Une journée étant trop courte pour écouter et découvrir ses richesses.