Groupe
Qualité de l'eau
L'aquarium
Les poissons
Répartition géographique
- Kenya
- Tanzanie
Statut IUCN
Union Internationale pour la Conservation de la NaturePréoccupation mineure
Maintenance :
Vu sa très grande timidité, il semble que seul le bac spécifique soit à conseiller et je n'ai personnellement jamais mis N. janpapi avec d'autres espèces.
Ce bac devra être abondamment planté ou comporter des plantes de surface, l'espèce nageant dans la partie supérieure du bac. Un sol de tourbe donnera aux poissons un environnement sombre, ceux-ci n'appréciant pas du tout une lumière crue. Une température de 24-25°C suffit pour cette espèce. Il est important de ne pas négliger les conditions ci-dessus, N. janpapi étant facilement sujet aux "crises cardiaques". La composition de l'eau ne semble pas primordiale. Je maintiens personnellement mes poissons dans une eau de 6° et à pH 6 sans aucun problème.
Nourriture : Pas difficile à nourrir une fois adulte. Il accepte toutes les nourritures vivantes adaptées à sa taille et, s'il y a été habitué, des nourritures sèches.
Reproduction :
Comme chez la plupart des killis, il n'y a pas de période particulière de reproduction. Les poissons pondent continuellement depuis leur maturité sexuelle jusqu'à leur mort, en marquant toutefois des arrêts de courte durée.
N. janpapi n'échappe pas à la règle et se reproduit toute sa vie, courte en l'occurrence. Comme chez les autres espèces, le mâle parade devant la femelle, montrant pour l'occasion une activité débordante qui contraste avec sa nonchalance habituelle. Je n'ai personnellement jamais vu les poissons pondre au sol, comme le font les autres espèces et il semble, comme le dit Wildekamp, que les œufs soient pondus en pleine eau. Le type de bac que j'utilise, plein de ceratophylles (Ceratophyllum demersum), ne me permet pas de confirmer ou d'infirmer ce comportement. Les œufs, non adhésifs, tombent au fond où on peut les récolter en même temps que la tourbe, après avoir bien secoué les plantes pour faire tomber les œufs qui s'y seraient logés.
Comme chez les autres espèces annuelles, les œufs de N. janpapi ont besoin d'une période de dessication simulant la saison sèche de leur pays d'origine. Il est donc nécessaire de sortir les œufs du bac pour les mettre à incuber (c'est la solution la plus pratique). On retire donc la tourbe du bac contenant les œufs avec une épuisette fine, par exemple,
et on la presse pour en extraire le maximum d'eau. On peut alors essayer d'estimer le nombre d'œufs présents à l'intérieur. Bien que les œufs soient facilement repérables dans la tourbe, grâce à leur aspect brillant présentant des reflets jaunâtres, l'estimation de leur nombre est fastidieuse à cause de leur taille minuscule (8/10e de mm environ) qui les rend invisibles sous la moindre miette de tourbe. Le nombre d'œufs n'est jamais important et l'on peut dire que, ou l'espèce est très prolifique, ou elle a tendance à manger ses œufs (ce qui se conçoit s'ils sont pondus en pleine eau). L'assèchement de la tourbe n'a pas besoin d'être poussé ; il suffit qu'elle présente quelques parties claires. Il peut être souhaitable de maintenir les œufs à une température avoisinant 20 °C, ceci afin de ne pas provoquer un allongement de l'incubation et une grande perte d'œufs.
Elevage des alevins :
À la naissance, les alvins sont à la mesure des œufs, c'est-à-dire minuscules. Sans les avoir mesuré précisément, je peux évaluer leur taille à environ 2 à 3 mm. Il est donc difficile de trouver des proies à la taille de leur bouche et surtout statiques, car les alevins ne font aucun effort pour les poursuivre. Il faut donc trouver une nourriture vivante qui leur convienne sinon c'est la mort pour ces minuscules créatures. C'est d'ailleurs ce qui se passe si l'on n'a pas "prévu son coup" à l'avance.
Deux nourritures peuvent être retenues :
• eau verte des mares naturelles, non polluée pendant la belle saison.
• certains micro-organismes produits par la germination du riz, auxquels on peut rajouter des algues microscopiques (ex. Spirulines) vivantes ou lyophilisées.
La croissance est extrêmement lente la première semaine, les alevins atteignant à peine la taille de 4 mm. C'est à cette époque que l'on peut commencer à distribuer des nauplies d'artémias, les alevins commençant à se déplacer, alors qu'ils restaient quasiment immobiles auparavant. L'élevage, ensuite, ne pose plus de problèmes. Le comportement intraspécifique étant satisfaisant, il est possible de laisser les jeunes mâles ensemble.
Incubation :
- Dans une pièce peu chauffée, habitée ; température constante : 17/18 °C. Sur une centaine d'œufs mis à incuber le 30 Août 1978 :
• 1ère mise en eau le 17.11 : Aucune éclosion.
• 2e mise en eau le 15.12 : 5 alevins incapables de nager. ("Belly sliders" - "rampants")
• 3e mise en eau le 5.1.79 : une quinzaine d'alevins rampants (non comptées précisément); découragement du killiphile qui ne trouve pas un seul œuf dans la tourbe asséchée à nouveau.
- Dans un bac chauffé à 23 °C (sachet flottant), une cinquantaine d'œufs mis à incuber le 26.11.78 :
• 21 éclosions le 14.2.79 : alevins normaux.
• 12 éclosions le 5.3.79 : alevins normaux.
Une durée d'incubation de 2 mois et demi peut être prise comme base à une température supérieure à 20 °C.
Récolté et rapporté vivant par Rob van Haarlem, Jan Lourens, Théo Steinfort et R. Wildekamp les 11 et 12 juin 1976 dans une mare temporaire, le long de la route principale de Morogoro à Dar Es Salam, entre les ponts sur le Ruvu et le Kwazara. Cette localité typique est également celle de N. lourensi qui lui est donc sympatrique. La localité typique est actuellement la seule connue.
Ecologie : N. janpapi se rencontre dans les mares saisonnières. Il n'est donc présent que depuis le début de la saison des pluies jusqu'à ce que les mares aient totalement disparues. Son mode de vie, et donc sa reproduction, sont conditionnés par le caractère saisonnier de son biotope.