Laimosemion xiphidius

Reproduction : RAPPORT D'EXPERIENCE – C. CAUVET
(KR 3-89)

Je n'ai qu'une très courte expérience de cette espèce mais je pense qu'elle aidera, peut-être, ceux qui auront la chance de se la procurer.
Rappelons que Rivulus xiphidius est une petite espèce de Rivulus (4 cm) encore peu répandue chez les killiphiles et originaire de petits ruisseaux forestiers de Guyane française.
Lorsque je reçus un couple de R. xiphidius F1 de la part d'un membre du KCF (que je remercie encore), lors du congrès de Troyes, les seules indications dont je disposais étaient celles de la fiche technique publiée l'an dernier, ainsi que celle fournies dans le KR par Monsieur Montiel sur le biotope d'origine de l'espèce.
C'était beaucoup et peu à la fois.
S'agissant d'une petite espèce, je plaçais les poissons dans un bac aux caractéristiques suivantes :
Dimensions : 20 × 20 × 20, soit un volume net d'environ 6 litres.
Sol : sable de Loire, recouvert de tourbe fibreuse et pulpeuse, racine de tourbière, feuilles de chêne.
Plantes : mousse de java, microsorium, riccia et ceratopteris en surface.
Eau : 23 °C ; DH : 5°français ; pH : 6,8.
Éclairage : naturel indirect pendant la journée. Éclairage incandescent de la pièce où se trouve le bac, le soir.
Comme vous avez pu le constater, les éléments incorporés dans le petit volume du bac sont nombreux. A tel point qu'on ne peut même plus parler de cachettes mais qu'il faut dire que le bac lui-même, est une cachette.
La nourriture fournie aux poissons consiste en vers grindals, daphnies et larves de culex.
Les poissons que je reçus, étaient jeunes mais il leur fallut un bon mois pour s'adapter à leur bac. J'ai même envisagé de les passer à un ami, voulant éviter de les perdre et espérant qu'ils s'adapteraient mieux chez lui.
Mais, petit à petit, en grossissant, les poissons se sont adaptés tout en restant très timide, surtout la femelle, elle-même, ne se présentant que lorsque tout est calme dans le bac.
Le mâle est cependant en parfaite santé car j'arrive à l'apercevoir en soulevant doucement la tourbe filamenteuse ou les feuilles de chêne. Il se précipite alors vers un autre abri.
Un mop de laine marron allant de la surface au fond n'a donné aucun résultat, bien que la femelle soit désormais constamment gravide.
Les poissons ont, cependant, commencé à pondre malgré la mousse de Java présente dans le bac, je ne découvre d'œufs que dans le riccia, à un ou deux millimètres de la surface.
A croire que les poissons pondent avec le corps hors de l’eau ou le ventre tourné vers le haut ! À moins que les œufs ne remontent après la ponte ? ...
Pensant que cette présence des œufs très en surface doit avoir un rapport avec un besoin d'oxygène important, je place les œufs récoltés en incubation dans une très faible hauteur d'eau prélevée dans le bac.
Ne trouvant les œufs que lorsqu'ils sont déjà bien embryonnés, je n'ai jusqu'alors trouvé aucun alevin dans le bac, probablement sont-ils mangés par les parents ?
Les œufs sont très gros (1,5 mm) proportionnellement à la taille des poissons.
Mes premières observations sur les alevins me les révèlent peureux. Ceux-ci acceptent facilement les micro-vers comme première nourriture.

NOTE DE C. PETIT :
Nous avons constaté chez Monsieur Lainé qu'en effet, R. xiphidius pondait sur le mop et non pas dans le mop, celui-ci étant d'ailleurs, de conception entièrement naturelle (mousse de Java).

Incubation : Les œufs sont assez gros (1,5-1,6 mm) et se développent assez lentement pour éclore entre 3 à 4 semaines.