Groupe
L'aquarium
Les poissons
Répartition géographique
- Malawi
Statut IUCN
Union Internationale pour la Conservation de la NatureVulnérable
Maintenance :
Au vu du comportement, c'est le bac spécifique qui semble convenir le mieux (rien ne prouve cependant que l'espèce ne se plairait pas dans un bac peuplé d'espèces diverses). Pour un couple ou un trio, un bac de 10 à 15 litres sera idéal. La solution qui consisterait à maintenir un groupe de poissons (quelques mâles, plusieurs femelles) dans un bac de 50 litres n'est pas à rejeter : Elle permet de conserver une certaine variabilité et donc d'éviter une dégénérescence trop rapide (toutefois inévitable à long terme, si l'on n'a pas soin de croiser périodiquement ses poissons avec des spécimens d'une souche différente).
L'eau ne semble pas avoir une grande importance. Chez moi, les poissons jouissent d'une eau douce et légèrement acide (TH : 6°Fr au robinet, PH : 6 à 6,8 environ). La température avoisine 25°C. Le fond du bac est garni de tourbe pulpeuse préalablement bouillie ; une touffe de mousse de Java (Vesicularia dubyana) mêlée aux racines touffues de fougères flottantes (Ceratopteris thalicthroides) sert de refuge aux poissons effrayés.
Reproduction :
Le bac de maintien peut parfaitement être utilisé pour la reproduction sans qu'il soit besoin d'y apporter des modifications.
Comme la plupart des Nothobranchius, N. kirki est un pondeur de sol. Le mâle poursuit la femelle en se tenant au-dessus d'elle et essaie de la "pousser" vers le fond. Lorsque celle-ci est consentante, les 2 poissons se dirigent vers le fond jusqu'à toucher le substrat et le mâle se place à côté de sa partenaire, en la maintenant à l'aide de sa grande nageoire dorsale. Les 2 poissons restent immobiles quelques secondes, jusqu'à ce que l'oeuf soit pondu. Ils se séparent alors dans un sursaut qui provoque l'enfouissement de celui-ci. Il n'est pas rare qu'un deuxième et même plusieurs oeufs soient pondus au même endroit. Lorsque le mâle relâche son étreinte, la femelle s'éloigne et la parade recommence. Bien que le mâle soit rarement brutal envers sa compagne, il est bon d'en mettre au moins deux pour éviter une éventuelle scène de ménage en cas de pénurie d'ovules.
Les oeufs sont de taille moyenne, mesurant entre 1 et 1,3mm de diamètre (Jubb) et incolores. La durée de l'incubation est variable : Certains oeufs sont capables d'éclore après trois mois. La durée optimale se situe cependant autour de 5 à 6 mois. Cetains oeufs, dits "de durée" peuvent mettre près d'un an à s'embryonner. Lorsqu'on distingue parfaitement l'alevin à l'intérieur de l'oeuf, on peut tenter une première mise en eau. Trop de précipitation ou, au contraire, une trop longue attente risquent de porter préjudice aux alevins (alevins creux ou rampants).
Elevage des alevins :
A la naissance, ceux-ci sont petits et de couleur sombre mais pas aussi sombres cependant que les alevins de N. korthausae qui semblent, eux parfaitement noirs. Ils ont une posture assez originale qui peut inquiéter le novice : alors que la "tête" se tient à l'horizontale, toute la partie arrière du corps est inclinée vers le bas, donnant l'impression que le poisson est bossu. De plus, ils restent pratiquement immobiles pendant les 2 premiers jours, ce qui les rend difficilement visibles.
Il vaut mieux mettre à leur disposition des infusoires ou autres micro-organismes (ceux produits lors de la germination du riz, par exemple), en même temps que des artémias, par prudence. Les prémices de la coloration des mâles apparaissent vers l'âge d'un mois. Les alevins mesurent alors plus d'un centimètre et demi. Les mâles mettent un temps assez long avant d'arborer leur coloration d'adulte. Ils sont matures à environ 2 mois. La production d'oeufs devient abondante à environ 3 mois. Il n'est pas rare, à partir de ce moment, d'observer des femelles qui semblent avoir "avaler une bille". Il importe de ne pas trop nourrir les adultes, ceux-ci ayant tendance à vieillir très rapidement, montrant les premiers signes de sénescence à l'âge de 6 mois.
Les premiers spécimens furent pêches dans une mare adjacente à la rivière Likangala, qui fait partie du système hydrographique du lac Chilwa, (Malawi). Découvert en juillet 1966, par R. G. Kirk, ce poisson a été importé en Allemagne par une grande firme et deux couples sont arrivés vivants et achetés par D. Leuring. Des jeunes sont ensuite parvenus à R. Haas, aux U.S. A, où ce poisson a eu un remarquable succès (certains disant qu'il est plus beau que rachovii). Là, il a pris le nom de N. U1, N. "au ventre rouge", N. du Nyassa, avant sa description. Aucune autre importation de la localité typique ne semble avoir été signalée. Enfin, un poisson très proche de Salima, N. U8 a été appelé N. cf. kirki.
Ecologie : N. kirki vit dans des petites mares peu profondes, isolées du système hydrographique, près du lac Chilwa. Ces mares s'assèchent périodiquement. Des mesures effectuées par Kirk en août 1966 ont montré que les eaux peuplées par ce poisson étaient alcalines (PH : 8) chaudes (31 °C.) Et très légèrement chargées en sels à cette époque de l'année.